Seulement 4% de personnes handicapés dans la fonction publique
Le gouvernement lance ce jeudi une campagne de sensibilisation sur le handicap dans la fonction publique. Il reste encore du travail.
Un bilan peu glorieux pour la fonction publique. Avec seulement4% de handicapés sur ses 5,2 millions d'agents, elle a encore du chemin à faire pour atteindre le seuil de 6% fixé par la loi depuis 1987. Elle reste tout de même meilleure élève que le privé où le taux n'est que de 2,4%.
Le gouvernement lance ce jeudi une campagne de sensibilisation baptisée "Handicap et fonction publique, la volonté de réussir". Avec le support d'un "kit de communication" (affiche, dépliant sur les droits des handicapés et livret répondant aux questions fréquemment posées), cette campagne vise à "faire changer les regards" et inciter les fonctionnaires concernés à déclarer leur handicap, afin qu'ils puissent bénéficier des droits auxquels ils peuvent prétendre.
Ces déclarations permettraient d'améliorer le taux d'emploi. Mais, en outre, selon l'entourage du secrétaire d'Etat à la Fonction publique Georges Tron, la non-déclaration d'un handicap risque d'en aggraver les effets, citant le cas d'un agent souffrant d'un déficit visuel qui travaillerait sur écran toute la journée.
L'Etat, le plus faible employeur d'handicapés
Les situations diffèrent dans les trois fonctions publiques: l'Etat employant 3,09% de handicapés, l'hospitalière 4,83% et la territoriale 4,86%, soit quelque 200 000 personnes au total.
Dans les ministères, le Travail (près de 7%) et la Défense (6,3%) sont les meilleurs élèves, tandis que la Justice et l'Education sont lanternes rouges (autour de 3%). Les services du Premier ministre ferment la marche (2,1%), ce qui s'explique par la présence d'une majorité de cadres. Or, 85% des handicapés ont une formation au niveau baccalauréat. Les objectifs de recrutement prévoient que le seuil des 6% sera atteint dans huit ministères sur 14 d'ici 2013.
Des pénalités financières
Selon l'entourage de Georges Tron, des "pénalités financières existent depuis 2007", via une "procédure de gel budgétaire" pour favoriser ces recrutements. Par exemple, si un ministère doit embaucher 100 handicapés et n'en recrute que 50, il devra "se débrouiller" pour financer les 50 autres postes.
Depuis 2005, le Fonds d'insertion pour les personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) collecte et redistribue les contributions des employeurs publics n'atteignant pas les 6%. En 2010, elles ont atteint 212,4 millions d'euros. Pour son président, Didier Fontana, "globalement les choses progressent, mais on a encore une marge de progression".
Selon lui, c'est aux décideurs d'"être persuasifs, de faire la preuve qu'effectivement sur le terrain, être handicapé ce n'est pas un frein". "Je ne vous dirais pas qu'à ce jour on a réussi, on est sur la bonne voie", a-t-il indiqué à l'AFP.
source : http://www.lexpress.fr